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faible sur ces attaques terro- théorie de l’espace défendable. Il ne doit pas y avoir d’échelle
ristes même s’ils sont détermi- Plus tôt nous comprendrons ce de valeurs dans ces termes, le
nants pour l’analyse a posteriori. phénomène, plus vite nous héros, mort ou vivant, est celui
mettrons en place des outils qui a contribué à sauver des
L’augmentation du risque du de résistance et non plus de vies dans des circonstances où
passage à l’acte a peu de sens simple résilience. il s’est mis lui-même en dan-
face à des individus qui vien-
nent pour mourir, le risque Le fait d’accepter la notion ger. Il n’y a pas de bon choix
majeur pour eux étant de ne d’espace indéfendable amène à dans ces circonstances. Tous
pas réussir à emporter avec une logique différente de celle les choix sont mauvais et peu-
eux un suffisamment grand développée aujourd’hui. La vent potentiellement mener à
une mise en danger supplé-
nombre de victimes. concentration des moyens de mentaire.
La réduction des gains et des sûreté n’est plus dans la pro- Que ce serait-il passé si les
excuses pour le passage à tection statique d’un espace, passagers du Thalys avaient
l’acte n’a pas de sens dans le mais dans la protection dyna-
cadre d’actes terroristes qui mique des personnes qui s’y fui au lieu de combattre? Com-
ont leur propre logique de bé- trouvent. bien de vies l’homme qui a
néfice, souvent irrationnelle et Dans des attaques en mouve- précipité son scooter sous le
camion-bélier de la promenade
difficile à comprendre a priori. ment, la ligne du temps est des Anglais a-t-il sauvées en

Enfin, la surveillance naturelle devenue un risque et plus un ralentissant ou déviant le ca-
(ou par les citoyens) ne peut allié. Si l’on doit caricaturer, mion ?
fonctionner que dans un cadre sur les actes terroristes ré- Alors, évidemment, aucun
clair de cohérence entre l’ac- cents il y a un acte initial qui
tion publique et la situation produit rapidement un grand d’entre nous ne sait comment
individuelle, ce qui n’est qua- nombre de victimes, puis une il réagirait s’il était confronté à
un tel événement, y compris
siment plus jamais atteint progression avec des victimes ceux qui l’ont déjà vécu. Évi-
dans la situation actuelle. supplémentaires, qui va plutôt demment, l’État ne peut de-
D’une part, on l’a vu, l’incapa- en diminuant au rythme de la mander à personne d’agir avec
cité de l’État à graduer le ni- diffusion de l’alerte, puis une
veau d’alerte est génératrice réaction qui termine la phase héroïsme et il ne suggère fina-
d’une « dés-adhésion » ci- d’action terroriste. lement que la fuite et la survie.
toyenne, d’autre part, on ne Ainsi, chaque attaque connaît Évidemment, aucun des dispo-
peut pas cacher qu’il existe son lot de drames, d’individua- sitifs collectifs que nous avons
décrits ne peut se baser sur
des sympathisants aux causes lismes, de désespoirs et d’es- ces réactions individuelles ex-
terroristes. poirs, et aussi de héros. Les ceptionnelles.

Encore faudrait-il que l’action soldats américains qui sont Mais vivre avec le terrorisme,
citoyenne attendue soit claire- intervenus lors de l’attaque du c’est aussi accepter une situa-
ment identifiée et dispose d’un Thalys se sont comportés en tion de guerre à un moment
rôle dans le panel des ré- héros et ils ont évité des di- donné de notre vie en paix.
ponses institutionnelles, ce zaines de morts. C’est vivre en citoyen actif. Et
qui n’est pas le cas lorsque Toutes les victimes d’un atten- être prêt à la réaction combat-
l’ensemble des réponses se tat terroriste sont des héros, tante lorsqu’il n’y a plus
résume en une « punch line » : précipités dans un univers de d’autre choix.
« fuyez et cachez-vous » (« run violence auquel elles n’étaient
and hide ») et une supplique ni destinées ni généralement
immédiate et impérative : « ne préparées. Mais certaines iront
stigmatisez pas ».
au-delà des recommandations
Cette succession d’actes terro- de précaution et de survie et
ristes aboutit de fait à une re- choisiront de combattre. Cela
mise en cause d’une certitude: fait partie de l’acceptation de
elle signe en réalité la fin de la l’acte terroriste.

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N 19– Juillet 2017
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