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dées le réel, ses analyses aident entre malfaiteurs ne suscite La victime doit être un malfai-
à comprendre le phénomène. qu'un intérêt passager de la part teur d'une certaine envergure.
de l'opinion publique. Une
Révélateur de conflits sur un forme de tolérance sociale existe Cette définition de la DCPJ vise
marché criminel, le règlement vis-à-vis de cette criminalité res- au premier chef le grand bandi-
de compte n'est que la partie treinte à la marginalité. « Ils se tisme dont les membres sont
émergée des activités illicites. À tuent entre eux, bon débarras » dotés d'une réelle maturité cri-
lui seul, il ne veut pas dire entend-on dans le public. Ce minelle. Leur parcours dans la
grand chose. Il est en fait signi- n'est que dans certains cas que délinquance et leur apparte-
ficatif d'oppositions internes, de l'inquiétude s'empare de la po- nance à une organisation crimi-
recomposition et de lutte de pulation : lorsqu'un jeune mi- nelle ne sont pas contestés. Mais
pouvoir entre clans adverses. neur est victime d'un tir mor- elle s'applique moins au néo-
Comme une éruption volca- tel ; lorsque des tirs se dérou- banditisme des cités formé en
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nique, il est l'expression vio- lent en pleine journée dans un grande part de jeunes hommes
lente et visible des mouvements lieu passant ; en cas de proximi- dépourvus d'un ancrage fort
souterrains qui affectent le té de la fusillade avec un établis- dans la criminalité.
monde du banditisme. Pour bien sement scolaire ; si les faits sont Combien de règlements de
le comprendre, il importe de commis en centre ville à une compte ont-ils visé des petits re-
connaître les contours du crime heure d'affluence. vendeurs, guetteurs, comparses
organisé et donc, de le resituer d'un jour ou même individus par-
dans son architecture exacte. Seuls les habitants des quartiers faitement étrangers au trafic et
touchés manifestent réellement pris par erreur pour cible ?
Pour ce faire, le service d'infor- leur indignation. Ils crient leur
mation, de renseignement et exaspération en alertant, par des Les victimes ne correspondent
d'analyse stratégique sur la cri- moyens divers, les pouvoirs pu- pas au profil type évoqué. Pour-
minalité organisée (SIRASCO), blics, sommés d'agir. Vivant tant leur mort est le plus sou-
rattaché à la Direction centrale dans des territoires régulière- vent en lien avec une guerre de
de la police judiciaire (DCPJ), ment affectés par ces assassi- territoire, un affrontement ou-
produit d'utiles notes d'informa- nats, la majeure partie de la po- vert ou larvé entre bandes qui se
tion sur le banditisme et ses ma- pulation sombre pourtant dans disputent les bénéfices d'un tra-
nifestations contemporaines. La un fatalisme démobilisateur. fic lucratif. Petit délinquant, la
sous-direction de la police judi- Malgré les appels réitérés aux victime va devenir l'enjeu d'une
ciaire de la Gendarmerie natio- témoignages, les habitants répu- rivalité criminelle peu soucieuse
nale établit également des notes gnent à collaborer avec la jus- des dégâts humains qu'elle occa-
d'actualité intéressante sur la tice et les services d'enquête. La sionne. Leur jeune âge interpelle
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délinquance organisée, notam- peur des représailles, le senti- et suscite les questionnements .
ment itinérante. En perpétuelle ment que sa déposition sera inu- L'absence de formation et d'em-
mouvement, recherchant sans tile, une défiance de principe vis ploi, le défaut d'encadrement
cesse des marges de profit nou- -à-vis de l'autorité publique ex- parental, la discrimination so-
velles, la criminalité organisée pliquent le faible usage du té- ciale, l'appât d'un gain facile, le
étend ses ramifications sur tous moignage anonyme pourtant désir d'imiter l'autre et de réus-
les terrains. Elle s'implique vo- autorisé par la loi . Ce n'est pas sir, la fascination pour les armes
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lontiers aujourd'hui dans les ac- le moindre des défis qui se po- à feu sont quelques unes des
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tivités économiques et finan- sent à la justice. explications avancées. Elles ren-
cières (contrefaçon, cybercrimi- voient à un fonctionnement so-
nalité, marchés publics, fraudes Pour être rangé dans la catégorie cial problématique. Vivre sans
communautaires etc...) plus lu- des règlements de compte, l'ho- repères et sans avenir n'est pas
cratives et moins exposées pé- micide volontaire doit répondre simple pour un jeune de cité.
nalement. à une triple exigence intéressant Même la mort violente d'un co-
la victime, le mode opératoire et pain de cité avec lequel on a
le mobile, selon la typologie re-
C. Le règlement de compte : tenue par la DCPJ et le SIRASCO. grandi ne dissuade pas d'agir
crime spécifique dangereusement et de s'exposer
i. La victime : un individu soi-même à une attaque mortelle.
Crime de voyou, l'homicide « C'est mon destin » entend-on
en lien avec le banditisme

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N 24– Novembre 2018
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