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des appétits féroces. Les profits enterraient celui-ci dans son vil- ou débitrice à la suite d'un enri-
retirés des activités criminelles lage de Calenzana en Corse . chissement jugé déloyal, la vic-
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les plus lucratives (trafic de stu- Les récits de voyous sont pleins time sera « mise à l'amende ».
péfiants, d'armes, de véhicules, de ses petits vols entre amis se- Elle devra payer à tempérament,
jeux de hasard, proxénétisme, lon l'adage « on n'est jamais selon le bon vouloir du créancier.
vols aggravés etc..) suscitent mieux trahi que par les siens ». Les dettes de jeu, les différends
l'intérêt des groupes rivaux, tou- La morale des honnêtes gens liés aux gains de la prostitution et
jours attentifs à leur environne- n'est pas la leur. Les scrupules des trafics en tous genres, les
ment criminel. Les voyous s'ob- leur sont étrangers. Le lucre est manquements à l'honneur sont les
servent, se jaugent et cherchent à leur ressort et ils savent mieux terrains habituels où s'épanouit
profiter de « la part du gâteau ». l'extorsion de fonds. Les disco-
que d'autres que l'argent n'a pas
Les produits illicites du crime, d'odeur. thèques, établissements de pros-
titution (à l'étranger) et les
argent liquide, bijoux, objets de ii. L'extorsion de fonds, cercles de jeux clandestins, pri-
valeur, drogue, armes sont des forme évoluée du bandi- sés des malfaiteurs, sont parmi
enjeux forts pour les malfai- tisme
teurs. Ils sont porteurs d'affron- les activités commerciales les
tements et de guerre ouverte. Mieux connue sous l'appellation plus exposées à ce risque pro-
Les caches restent vulnérables si usuelle de « racket », l'extorsion fessionnel.
plusieurs individus ont connais- de fonds est une des cornes Point n'est besoin d'user de con-
sance de leurs emplacements. d'abondance fort appréciées du trainte ni de menaces de vio-
Butin d'agression dérobé, grand banditisme. Il s'y abreuve lence de la part du racketteur.
sommes d'argent issues de la sans scrupules et quand il le Fort de son poids dans le milieu,
prostitution volées, cannabis ou peut. Conciliant puissance et celui-ci n'aura qu'à faire valoir
opiacés détournés, « carottés » ruse, le racket exige, pour arri- son nom et sa réputation pour
dirait-on, fusils d'assaut sous- ver à bonne fin, plusieurs pré- obtenir satisfaction. La crainte
traits à leur détenteur, les actes supposés : qu'il inspire sera suffisante. Et il
frauduleux endogènes sont fré- − une expérience réelle du est de bon usage de ne pas dé-
quents. Bien mal acquis, le pro- crime et de ses usages, poser plainte lorsqu'on n'est pas
duit du crime est éminemment soi-même exempt de tout re-
volatile. Comme le vautour prêt − une détermination sans proche. Mais si l'intimidation «
à s'emparer d'une proie mal gar- faille, douce » se heurte à un refus de
dée par un congénère, le malfai- − une aura criminelle incon- payer de la part du racketté, des
teur est prompt à se saisir de ce testée,
moyens plus coercitifs seront
que son semblable a obtenu par mis en oeuvre.
des voies illicites. Il est assuré − un sens de la manoeuvre et
de l'absence de plainte mais pas de l'esquive, iii. Les destructions et dé-
de l'inertie de la victime. Une − une capacité à user de la gradations, manifestations
mesure de rétorsion s'en suivra violence physique en tant ordinaires du banditisme
sans doute s'il est confondu que de besoin,
voire seulement soupçonné. Il le Les actes à force ouverte restent
sait et assume ce risque. Il ac- − une solidité psychologique les marqueurs du banditisme :
attentats par explosifs, incendies
ceptera de la même manière le en cas de mise en cause ju- volontaires (établissements com-
risque de représailles allant jus- diciaire,
merciaux, véhicules, maisons
qu'à la mort (voir infra). − et bien évidemment, une d'habitation), saccage de com-
Combien d'exécutions sanglantes aptitude marquée à la rési- merce, tirs d'armes à feu sur les
ont-elles pour origine des vols lience après une éventuelle façades de résidence ou de restau-
entre malfaiteurs petits ou condamnation. rants, les moyens de rétorsion et
grands ? Roger Colombani raconte Ces exigences se trouvent ren- d'intimidation sont multiples.
l'exécution d'un petit « casseur » forcées lorsque la cible en est S'en prendre à la propriété d'au-
qui avait eu la mauvaise idée de un malfaiteur du même acabit que trui, de droit ou de fait , est un
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cambrioler la villa de feu An- l'auteur du racket. Punie pour « moyen d'affirmer sa puissance et
toine Guérini, abattu en 1967 à s'être manqué », redevable à la de manifester sa capacité de ré-
Marseille, alors que les proches suite d'une querelle financière action à une action jugée hostile.
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N 24– Novembre 2018
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