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quement pas de recul et peut tirer minorité, les gérants ou « super- ressentent. L'acquisition de la
au coup par coup ou en rafale jus- gérants », passe par l'organisa- drogue, son acheminement, sa
qu’à 600 balles à la minute. » tion minutieuse du réseau avec livraison, son stockage, son con-
ses vendeurs, guetteurs, cou- ditionnement, sa vente, la dissi-
Un tir en rafale est ravageur. Des 49 50
morceaux de chair sont empor- peurs , nourrices etc... Une mulation des gains, la réparti-
tés par les projectiles laissant petite et même moyenne entre- tion des bénéfices, le paiement
peu d'espoir de survie. Les bles- prise avec sa vie commerciale, des fournisseurs, le réinvestis-
sures qui en résultent sont mor- ses us et coutumes...et souvent sement du produit financier
telles . Les jeunes des cités ont la mort au bout du chemin. sont sources potentielles de
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une véritable fascination pour La possession d'un lieu de re- conflits. Le non respect d'un en-
cette arme. Ils en voient malheu- vente constitue un enjeu écono- gagement, une malversation in-
reusement les ravages au quoti- mique lourd. L'acquisition et la terne, la perte de confiance, la
dien. Contrairement à une idée conservation de cet espace d'en- crainte d'une dénonciation amè-
reçue, elle ne circule pas libre- richissement obligent à toutes nent à l'élimination. La règle est
ment dans les quartiers. Elle les manoeuvres. L'enjeu est claire : la drogue se paie cash, la
reste rare et coûteuse (de 1500 à d'importance. Les appétits sont trahison aussi.
3000 euros sur le marché clan- féroces et les amateurs de gains La tenue d'un point de vente est
destin) mais est toujours très faciles, nombreux. Terres de un combat de tous les instants.
recherchée. Les saisies restent tous les profits et terres de tous L'ennemi s'y intéresse par es-
rares. Certaines d'entre elles dé- les dangers. Terres de richesse sence. C'est un rival, attentif à la
montrent qu'un véritable trafic et terres de sang. Alliances et force comme à la faiblesse de
d'armes existe dans les cités . trahisons se succèdent et s'achè- l'exploitant. C'est aussi la police
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vent dans le fracas des balles. qui peut y mettre fin, aidée par
iii. Le mobile : une lutte de Détenir la source des revenus,
pouvoir intéressée des informateurs bien intention-
c'est avoir le pouvoir. Le pou- nés. Le code de commerce du
La disparition de l'ennemi a voir confère le respect et suscite trafic de drogue se résume à la
pour but de permettre à une la crainte. Le pouvoir se con- dure loi de la jungle où seul sur-
structure concurrente d'étendre quiert. Non sans mal. Les luttes vit le plus fort. Pas de quartier
son pouvoir ou son territoire, d'influence, le désir de prendre pour les pauvres et ceux qui ne
voire simplement d'affaiblir le la place vide, le souhait de mon- sont rien même s'ils ont été. On
camp adverse dans un contexte ter son propre « business » con- s'impose par la force non par la
de vendetta. Le cycle meurtre- duisent inévitablement au com- négociation. La concurrence
vengeance peut être sans fin. bat rapproché. Le sang sera la n'est pas saine. Il faut la dé-
rançon des écarts de conduite . truire. Impitoyablement.
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Si le territoire, la cité, le quartier
ou la ville, ont tant d'impor- L'incarcération ou la sortie de
tance, c'est qu'ils sont vecteurs D. Les domaines privilégiés prison d'un gérant d'un « plan
d'identité et source de revenus. des règlements de compte stups » peuvent être paradoxale-
L'appartenance à un espace co- Révélateur d'antagonismes fi- ment générateurs de passage à
difié, connu et sécurisant struc- nanciers ou de conflits internes l'acte homicide. L'action judi-
ture le banditisme dont l'an- au groupe criminel, le règlement ciaire résolue qui est menée
crage est le plus souvent territo- de compte se manifeste dans
contre le trafic de drogue per-
rial. Cet espace est aussi généra- quatre domaines principaux : turbe le commerce et est de na-
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teur de ressources, abondantes les stupéfiants, les jeux, l'affai- ture à produire de nouveaux af-
et permanentes, tirées du trafic risme et le caïdat. frontements .
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de stupéfiants. Le produit de la
revente de résine de cannabis i. Les stupéfiants, champs Incarcéré, le gérant abandonne
est considérable. Certains « clos de tous les conflits physiquement son lieu d'activité.
plants » de cités dégagent près Les occasions d'affrontements Si la détention dure, les oiseaux
de 50 000 euros de chiffre d'af- mortels sont multiples dans cet de proie ne manqueront pas de
faire par jour. Le « business » univers impitoyable qu'est le s'abattre sur le territoire délaissé.
rapporte gros, très gros. Argent trafic de stupéfiants. Les enjeux Et le gérant d'en concevoir un légi-
facile, vite gagné et aussi vite financiers ne sont jamais négli- time désir de vengeance qui se
dépensé . S'enrichir pour une geables. Les comportements s'en traduira par l'exécution du re-
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N 24– Novembre 2018
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