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l’industrie illégale des stupé- ganisé, il n’existe aucune défini- didats à la fonction de gouver-
fiants en Amérique du Sud de- tion commune du terrorisme. neur ou les attentats à la bombe
puis les années 1980. De même, La nécessité d’une coopération contre des véhicules de police,
il est largement reconnu que les renforcée entre les autorités ju- ou même le projet de provoquer
buts poursuivis par Al-Qaïda au diciaires, les services de police une sorte de « coup d’État man-
Maghreb islamique – un groupe et les agences du renseigne- qué » doivent être pris en consi-
qui se livre à la contrebande de ment, dans le respect de la dé- dération, ainsi que la participa-
cigarettes et de produits contre- mocratie, des droits de l’homme tion du Hezbollah et du Hamas
faits depuis sa création – sont et de l’État de droit, devient im- au trafic de cocaïne, d’héroïne
tantôt criminels, tantôt idéolo- périeuse. l’Europe a subit une et de marijuana en lien étroit
giques. La manifestation la plus terrible vague d’attentats terro- avec les groupes criminels qui
récente de ce phénomène in- ristes qui a mis à jour les liens contrôlent le trafic de stupé-
carne ce « nouveau » lien entre fructueux entre ces deux formes fiants via « la route des Balkans ».
la criminalité et le terrorisme de criminalité. Il apparaît donc Il est communément reconnu que
défini par les spécialistes, où nécessaire d’adopter une ap- la facilitation des échanges et la
l’accent est mis non pas sur la proche globale de ces liens et levée des obstacles commerciaux
fusion d’organisations entières des problèmes qui en découlent sont des aspects de la mondiali-
(criminelles et terroristes), mais et réfléchir aux meilleurs sation qui peuvent avoir pour
sur leurs réseaux sociaux et leur moyens de mettre conjointe- résultat d’accroître et faciliter le
environnement. Au lieu d’être ment en oeuvre le cadre juri- trafic de stupéfiants. La mon-
soit criminels, soit terroristes, dique en vigueur pour lutter dialisation aurait entraîné une
ces groupes recrutent désor- contre ce phénomène. baisse générale des prix de dé-
mais au sein des mêmes popula- tail des drogues en renforçant
tions, créant des synergies et l’efficacité de leur distribution,
des chevauchements qui déter- I. La perméabilité des liens en réduisant la prime de risque
minent la manière dont les per- entre la criminalité organi- associée à la vente de drogue et
sonnes se radicalisent et opè- sée et le terrorisme en renforçant la compétitivité
rent. Cette tendance semble des marchés. À l’image de la
s’appliquer tout particulière- A. Le trafic de stupéfiants transformation des systèmes
ment au mode opératoire de opérationnels adoptés progres-
groupes terroristes tels que Le trafic de stupéfiants est pro- sivement par les groupes terro-
Daech dans le cadre de leurs bablement le domaine où le lien ristes, les grands groupes du
opérations récentes en Europe. entre criminalité et terrorisme a crime organisé qui contrôlent
le plus souvent été établi. Le
Plusieurs instruments juridiques bénéfice réciproque entre ces aujourd’hui le trafic de stupé-
ont été adoptés de longue date deux catégories d’activité crimi- fiants semblent eux aussi moins
hiérarchisés et plus décentrali-
pour lutter contre la criminalité nelle est attesté de longue date sés.
transnationale organisée et le et montre comment pendant
terrorisme, que ce soit au ni- des décennies des groupes ter- Il semble avéré que les liens entre
veau mondial ou régional. Tou- roristes ont fait un usage inten- ces deux types de criminalité se
tefois, aucun de ces instru- sif du marché illicite des stupé- sont considérablement resserrés.
ments n’a jamais envisagé de fiants à des fins économiques, Outre le fait que les groupes ter-
règles communes pour ces deux mais aussi pour amener les po- roristes tirent un bénéfice écono-
phénomènes, probablement en pulations à soutenir leur insur- mique du trafic de stupéfiants
raison de la nature évolutive de rection. De même, la mutation en échange par exemple d’une
ceux-ci, mais aussi parce que des cartels de la drogue mexi- formation militaire ou d’une
les liens entre ces deux formes cains en organisations crimi- formation à l’utilisation d’explo-
de criminalité n’étaient pas bien nelles employant des méthodes sifs, certaines organisations ter-
cernés. Si les instruments juri- terroristes afin de peser sur le roristes actuelles ayant fait
diques internationaux définis- gouvernement ou les décisions voeu de loyauté au « Califat »
sent avec précision le crime or- publiques, les meurtres de can- autoproclamé par Daech sont à

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