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hommes en colère » au passé ment distinct de la criminalité transnationaux.
délinquant qui peuvent vivre internationale organisée (objectifs
une ouverture cognitive et sont différents mais méthodes simi- Il n’est pas toujours facile de
« mûrs » pour la radicalisation laires, absence de définition faire une distinction catégo-
et le recrutement par des orga- commune du terrorisme mais rique entre ces deux formes de
nisations extrémistes. Les pri- pas du crime organisé, etc.), criminalité. Une analyse détail-
sons réunissent également dé- d’où une approche juridique et lée des modes opératoires de
linquants et terroristes et créent une réglementation distinctes différents groupes terroristes
donc des possibilités de collabo- concernant ces deux formes de montre que l’idée d’un modèle
ration, de réseautage et de « criminalité. théorique et explicatif unique,
transfert de compétences ». Et pouvant s’appliquer à toutes les
surtout, les détenus ayant purgé L’évolution de ces deux phéno- situations, semble aujourd’hui
leur peine en sortent souvent mènes laissent penser que ces irréaliste.
sans réelle perspective de réin- deux formes de criminalité sont D’un point de vue juridique, ces
sertion dans la société ni possi- plus proches qu’envisagé, deux phénomènes ont jusqu’ici
bilité de devenir des citoyens comme le suggèrent les mé- été appréhendés séparément
productifs. thodes et les pratiques récentes plutôt que conjointement,
de Daech principalement, mais
Pour nombre de nouveaux déte- aussi d’autres groupes terro- comme s’il s’agissait de do-
nus, le fait même de l’incarcéra- ristes djihadistes (à l’instar de maines clairement distincts.
tion provoque une crise person- Boko Haram ou d’Al-Shabab). Aussi, les instruments juri-
nelle qui soulève des questions Ces nouvelles organisations ter- diques internationaux suscep-
profondes quant au sens de la roristes recourent à des pra- tibles d’être utilisés pour les
vie. C’est précisément la raison tiques criminelles tradition- combattre n’ont pas été appli-
pour laquelle les recruteurs d’Al- nelles comme le vol et l’extor- qués de manière appropriée ni
Qaïda, de Daech et d’autres sion, tout en poursuivant un optimale. Il serait utile d’explo-
groupes terroristes considèrent objectif principal, à savoir rer les nouveaux liens entre ces
les prisons comme un terreau l’exercice d’un contrôle poli- instruments juridiques pour
fertile, car non seulement les tique et économique, en adop- combler certaines lacunes juri-
détenus sont vulnérables et vi- tant de nouvelles méthodes diques.
vent des ouvertures cognitives, proches de celles employées à Il a été en effet insisté sur la
ce qui les rend réceptifs aux cette fin par toute organisation nécessité de ne pas se limiter
idées extrémistes, mais ils ont criminelle. aux conventions internationales
également tendance à apparte- portant spécifiquement sur le
nir à la catégorie démogra- Ainsi, la structure militaire hié- terrorisme mais de mettre aussi
phique que les groupes « dji- rarchique interne de Daech, con- à profit les instruments de lutte
hadistes » cherchent à attirer, à formément au « califat » qu’il a contre la criminalité organisée.
savoir de jeunes hommes, qui, proclamé sur le territoire qu’il
souvent, méconnaissent leur contrôle, se démarque de la En ce qui concerne les actes illi-
propre religion, mais sont im- structure horizontale, compo- cites des groupes criminels et
pulsifs, confiants, prêts à pren- sée de cellules autonomes, que terroristes plusieurs domaines
dre des risques et en conflit l’on retrouve généralement chez sont particulièrement préoccu-
avec l’État et les autorités. Loin des organisations terroristes pants, étant donné la nouvelle
d’être un obstacle, leur passé plus anciennes (Al-Qaïda). Par dimension, les méthodes utili-
les a rendus indifférents à l’illé- conséquent, des modèles con- sées et les objectifs finaux des
galité et la violence, voire les a tradictoires coexistent désor- organisations terroristes ac-
dotés de « compétences » ex- mais et des groupes aux pra- tuelles. La plupart des actes illé-
ploitables à des fins terroristes. tiques centralisées et hiérar- gaux évoqués sont considérés
chiques côtoient des groupes comme des formes de criminali-
B. Une réponse juridique terroristes plutôt décentralisés té internationale organisée liée
internationale perfectible
et plus enclins à des fusions au financement d’activités ou
Le terrorisme est traditionnelle- avec des groupes criminels de groupes terroristes. Le trafic

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