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centrale serait par nature plus cessité de faire obstacle au pro- et examiné « le risque de nui-
sécurisée. Pour « les plus dange- sélytisme et à la « contagion » sance » à l’égard des autres per-
reux », ils continueraient à être de l’islamisme radical. Donc à sonnes détenues. Une synthèse
soit dispersés soit placés à l’iso- faire tous les efforts nécessaires rédigée à l’issue de cette pé-
lement. pour séparer des personnes dé- riode serait transmises aux auto-
tenues radicalisées de celles, rités, y compris au juge d’ins-
Avec un peu de retard sur le ca-
lendrier prévu, l’ouverture des vulnérables, sur lesquelles elles truction et au juge de l’applica-
cinq unités dédiées s’est éche- pourraient exercer une néfaste tion des peines, ainsi qu’à la
lonnée de la fin janvier à la fin influence. Depuis, une réflexion personne concernée si elle en
mars 2016. Comme elle l’avait nettement plus élaborée avait faisait la demande. La personne
annoncé, la CGLPL a donc décidé été menée, nourrie notamment de détenue serait ensuite orientée
de mener une nouvelle enquête la recherche-action. Les attentats soit vers une unité de prise en
sur la mise en pratique du pro- de novembre 2015 avaient encore charge, soit en détention ordi-
gramme. Trois contrôleurs ont douloureusement avivé la volon- naire, soit placée à l’isolement.
été chargés d’une mission spéci- té d’aboutir à la mise en place La durée de séjour en unité dé-
fique dans les quatre établisse- de structures pérennes. diée de prise en charge ne de-
ments concernés. La mission Le 10 février 2016, une « doctrine vait pas excéder six mois.
s’est déroulée du début du mois d’emploi » rédigée par la DAP était
de février jusqu’à la remise du transmise aux directeurs interré- 64 personnes étaient incarcérées
deuxième rapport à la fin du gionaux. dans ces unités au moment des
mois de mai, et à sa publication visites des contrôleurs. À l’excep-
le 7 juin 2016. L’encellulement individuel de- tion de 3 d’entre elles, toutes ont
vait être la règle pour les 117 accepté les entretiens, qui se sont
Là encore, cette démarche a pro- places, réservées aux hommes là aussi déroulés individuellement
voqué des réactions -cette fois majeurs dans quatre établisse- et dans une totale confidentialité.
de franche hostilité- de la part ments, selon la répartition sui- Nombre d’entre elles ont assuré
de l’administration qui la jugeait vante : n’avoir pas eu le choix de leur af-
prématurée et la supposait par fectation en unité dédiée, l’avoir
avance partiale. Au contraire, la - à Fresnes, l’unité dédiée souvent apprise la veille ou le jour
Contrôleure générale a estimé (transformée en unité d’éva- -même, ce qui remettait en cause
qu’il était logique de poursuivre luation) était prévue pour 26 le volontariat supposément re-
le travail entamé un an plus tôt. places ; quis. Certaines paraissaient très
Après avoir pointé de possibles - à Fleury-Mérogis, 2 unités contentes de bénéficier de condi-
atteintes aux droits fondamen- dédiées de 20 places ; tions de détention meilleures
taux, il convenait d’examiner la (locaux propres, encellulement
façon dont étaient mises en - à Osny, 1unité dédiée de 23 individuel), et appréciaient d’être
place les unités dédiées, de voir places ; regroupées avec des codétenus
quel chemin avait été parcouru
- à Lille-Annoeullin,1 unité dé- partageant les mêmes idées. Cet
et de vérifier si les craintes et diée de 28 places. « entre soi » pouvait être perçu
réserves exprimées dans le pre- comme favorisant le sentiment
mier rapport étaient ou non fon- Une nouvelle fois, la DAP affirmait d’appartenir « au gratin », et in-
dées. Il ne pouvait évidemment qu’il s’agirait d’un régime de dé- duisait une forme d’héroïsation
s’agir que d’un travail d’étape, tention ordinaire et en aucune ma- par rapport au reste de la déten-
le sujet méritant de faire l’objet nière d’isolement, même si les tion. D’autres au contraire consi-
de contrôles ultérieurs, en fonc- personnes concernées devraient déraient leur placement en unité
tion de la mise en place progres- « autant que possible être sépa- dédiée comme une mesure dis-
sive des programmes et de leur rées des autres ». criminatoire, une punition qui
adaptation au fil du temps.
En principe, il était prévu que le les avait contraintes à abandon-
Un an plus tôt, l’urgence qui gui- passage en unité d’évaluation ner du jour au lendemain forma-
dait la commande publique pas- dure huit semaines, au cours tion, travail et activités auxquels
sée à l’administration péniten- desquelles serait établi le risque elles avaient auparavant accès.
tiaire pouvait être analysée d’un passage à l’acte violent La crainte que ce placement in-
comme devant répondre à la né- fondé sur l’extrémisme religieux fluence négativement les juges

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N 19– Juillet 2017
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