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propre de l’intelligence humaine ou un pouvoir peut avoir d’un l’acceptation occidentale que nous
ne sont pas, a priori, encore pré- équilibre entre les libertés indi- vivons, ne doit jamais être perdue
sentes dans ce que l’on nomme viduelles et collectives et leur de vue. Car le droit a aussi sa
communément Intelligence Arti- expression plus ou moins autori- place pour corriger les éventuels
ficielle. sée. Mais cette évolution est aussi manquements d’usage qui ne
le fruit d’influences généralement manqueront pas de se produire
Maintenant les progrès de cette
dernière, en attendant les évolu- liées au développement des con- du fait d’un recours massif à une
tions qui seront rendues pos- naissances, des techniques, des technologie qui ne sera pas tou-
sibles par les ordinateurs quan- moeurs qui amène, périodique- jours humainement contrôlée. Or,
tiques, sont tels qu’elle tend à se ment, à reconsidérer la formula- ce contrôle est nécessaire ; on es-
rapprocher de l’intelligence hu- tion du droit et de son applica- time, depuis 1965, a une cin-
maine et donc à se poser de tion. quantaine les occurrences où un
vraies questions quant à sa ca- Il est donc tout à fait envisa- conflit nucléaire aurait pu se dé-
pacité, par son autonomie, à geable de penser que le dévelop- clencher du fait d’une mauvaise
créer des usages, des obliga- pement d’androïdes disposant information technique ou inter-
tions, des sanctions et donc du d’une grande autonomie de prétation informatique et, seul
droit. Essayons de toujours avoir fonctionnement pourrait ame- le facteur humain a empêché
à l’esprit que les ordinateurs, les ner, à terme, à la création d’un d’appuyer sur le bouton rouge.
androïdes et l’Intelligence Artifi- droit dédié spécifique. Dans un La problématique de l’Intelligence
cielle sont des créations hu- premier temps, il serait lié aux Artificielle c’est que l’humain tend
maines et non l’inverse. droits et obligations qui s’appli- à s’éclipser et qu’il n’y a plus
quent aux propriétaires d’objets d’interrupteur sur lequel il peut

B. Le droit humain est artifi- meubles mais qui pourrait évo- ou non appuyer, c’est une ma-
ciel luer au gré de l’autonomie lais- chine qui s’en charge.
sée à ces androïdes.
Si nous nous rappelons que i. Le droit peut-il être le fait
l’être humain est un mammifère C. Quel droit créer pour des d’une Intelligence Artifi-
et donc un animal comme les systèmes gérés par l’Intelli- cielle ?
autres, les règles de droit ont, Posé de la sorte le propos amène
depuis l’origine une fonction gence Artificielle ? une succession de questions
artificielle, à savoir encadrer des La question du droit applicable quant à l’artificialité du droit,
comportements naturels qui se pose dès lors qu’une idée de- son rapport à l’Intelligence Arti-
pourraient nuire à la vie en so- vient une réalité tangible. Ce ficielle et le rapport de cette der-
ciété et permettre à cette der- droit existe-t-il déjà ou doit-on nière avec le droit et la place de
nière de se pérenniser. envisager sa création, son évolu- l’Homme. Questions dont les
tion, son application ? Cela im- réponses, pour autant qu’elles
Donc, dès l’origine, le droit a été
et est encore artificiel au sens plique la définition d’une morale puissent être données, seront
où il vise à canaliser des pen- qui permet de distinguer ce qui des marqueurs de la relation,
chants naturels dont l’expres- est et ce qui doit ou devrait être, dans un rapport risque/attrait,
sion n’est pas compatible avec puis d’une éthique, à savoir une entre cette Intelligence Artificielle
une vie communautaire équili- distinction entre ce qui est bon et les préoccupations de nos so-
brée dite civilisée. Le droit est et juste et ce qui ne l’est pas. ciétés en termes de liberté/
donc une construction humaine, Viennent simplement ensuite le sécurité-sûreté.
fruit d’une réflexion sur l’état de droit qui définit le permis et En somme, Objets artificiels,
la société et ce dans toutes ses l’interdit et la déontologie qui avez-vous donc une âmeet cette

composantes, allant du rapport assure une conformité avec les âme vous donne-t-elle la force
au divin à la préservation des règles d’éthique définies. de protéger nos libertés ?
espèces ou de la nature en pas- Ce droit doit être le garant moral
sant par le politique, la liberté de la pertinence de ce qui est pro- Si aujourd’hui la réponse peut sem-
bler être encore négative, elle mérite
ou la sécurité. posée comme place de l’Homme d’être nuancée et surtout d’anticiper
dans la société et son rapport à
Il évolue au gré des époques et la société et au pouvoir en place. ce que sera demain. Nous sommes
des mentalités et donc de facto dans un syllogisme digne d’Anouilh
de l’acceptation qu’une société La dimension démocratique, dans dans son Antigone : si le droit est

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N 34– Juillet 2021
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