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La troisième et la quatrième di- des  mouvements  d’argent  li- directive  anti-blanchiment ,  qui
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          rectives  anti-blanchiment  con- quide aux frontières extérieures  couvrait  elle-même  la  plupart
          sacrent  une  approche  fondée  de  l’Union ,  et  le  code  de  con- des  quarante Recommandations
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          sur  le  risque  (A).  Il  s’agit  de  le  duite relatif au secteur non lucra- et  quelques-unes  des  neuf  Re-
          gérer,  c’est-à-dire  prévenir  et  tif ,  l’objectif  étant  d’imposer  la  commandations  spéciales  du
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          atténuer  ses  conséquences  né- transparence des flux d’argent .   GAFI .  La  proposition  de  qua-
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          fastes  sur  le  marché  intérieur.   La   troisième   directive   anti-  trième  directive,  adoptée  par  le
          Cette  logique  de  gestion  se  re-  blanchiment adapte la législation   législateur en 2015 , visait à amé-
                                                                                                 45
          trouve  en  matière  de  sécurité                                   liorer  la  lutte  anti-blanchiment,
                                            européenne  aux  prescriptions  du
          intérieure,  (B).  Les  stratégies  de   GAFI,  en  l’occurrence  ses  qua-  en intégrant notamment les dis-
          sécurité  intérieure,  qu’il  s’agisse   rante  Recommandations  révi-  positions de la décision du Con-
          de 2010 ou de 2015, dont la fina-                                   seil du 17 octobre 2000 concer-
                                            sées. La troisième directive met
          lité  est  de  pouvoir  gérer  les  me-  en  oeuvre  une  approche  moins   nant  les  modalités  de  coopéra-
          naces  à  laquelle  l’Union  et  les   légaliste  et  plus  pragmatique,   tion entre les cellules de rensei-
          États membres sont confrontés,                                      gnement  financier.  Il  est  pos-
                                            davantage     fondée     sur   le
          constituent  un  document  pro-   risque . Concrètement, les enti-  sible de considérer qu’elle était
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          gramatique  au  regard  duquel    tés  assujetties  à  l’obligation  de   destinée  à  dépasser  certaines
          est  défini  l’agenda  institution-  déclaration  doivent  appliquer   p resc rip ti ons   d u   GAF I,
          nel de la LBC/FT.                                                   « marquant la volonté de l’Union
                                            des  mesures  de  vigilance  ren-
                                            forcées  en  fonction  du  risque   de  créer  un  arsenal  réglemen-
          A. Une approche fondée sur la     présenté.  Les  vérifications  et   taire efficient et le plus pragma-
          gestion  du  risque  :  les  troi-  contrôles  supplémentaires  de   tique  possible,  face  aux  fléaux
          sième  et  quatrième  directives   transactions  financières  desti-  (conjugués  ou  non)  du  blanchi-
          anti-blanchiment                  nées  à  prévenir  et  détecter  les   ment  et  du  financement  du  ter-
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                                            transactions suspectes sont donc
          La  LBC  est  caractérisée  par                                     arsenal  s’insère  désormais,  de-
          l’existence,   au   niveau    de   graduées, selon le risque évalué.    puis  le  début  des  années  2010,
          l’Union,  d’un  «  régime  complet  Or, cette dimension du risque a  dans  l’optique  de  la  mise  en
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          et  sophistiqué  »   sur  le  plan  été renforcée avec la  quatrième  oeuvre  de  la  stratégie  euro-
          juridique avec, au centre du dis- directive.  La  Commission  a  pu- péenne de sécurité intérieure.
          positif,  les  différentes  direc- blié le 11 avril 2012 un rapport
          tives   anti-blanchiment.   Leur  énumérant les différentes ques-
                                                                              B. Une approche fondée sur la
          adoption  successive  reflète  la  tions soulevées par le réexamen   gestion  des  menaces  :  la  stra-
          volonté  des  institutions  euro- de  la  troisième  directive  anti-  tégie de sécurité intérieure
          péennes  de  s’engager  dans  un  blanchiment.  D'une  manière gé-
          processus de renforcement con- nérale,  le  cadre  existant  sem- Comme  l’indique  la  stratégie
          tinuel marqué par l’extension, la  blait relativement bien fonction- révisée de lutte contre le finan-
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          modification et la consolidation  ner d’après elle . Néanmoins, la  cement  du  terrorisme  approu-
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          de  la  législation  européenne .  troisième    directive     anti- vée par  le Conseil des  24 et  25
          Sur  base  de  ce  plan  ont  été  blanchiment  a  dû  faire  l’objet  juillet 2008, les attentats du 11
          adoptés notamment la troisième  d’une  révision  pour  l’adapter  septembre  2001  ont  amené
          directive  anti-blanchiment  en  aux  recommandations  approu- l’Union  à  réaliser  des  «  efforts
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          2005 .  Ce  texte  est  adopté  en  vées en février 2012 par le GAFI.  considérables  »   en  matière  de
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          parallèle  à  d’autres  :  le  règle- Dans  le  sillage  de  ce  rapport,  la  lutte  contre  le  financement  du
          ment  relatif  aux  informations  Commission  européenne  a  pré- terrorisme.  Depuis  ces  atten-
          concernant  l’émetteur  de  vire- senté  au  début  de  l’année  2013  tats,  l’action  de  l’Union  euro-
          ments,  le  règlement  destiné  à  une  proposition  de  directive  vi- péenne  a  consisté,  dans  le  pro-
          instaurer  un  contrôle  commun  sant  à  modifier  cette  troisième  longement  des  efforts  menés



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                                                     N 32– Décembre  2017
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