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rieur  à  100  millions  d’euros  »  rer  les  risques  portés  par  une  par  l’organisation  en  termes
          sont  tenus  de  mettre  en  place  relation tierce et peut les déter- d’évaluation  des  tiers  et  à
          un programme de prévention et  miner  à  adopter  les  mesures  l’identification       des   risques,
          de détection de la corruption en  adéquates pour s’en prémunir.   voire à l’utilisation des applica-
          adoptant  les  mesures  et  procé-                                  tions  informatiques,  sera  déter-
          dures  énumérées  au  II  de  l’ar-  Par  ailleurs,  l’évaluation  de   minante de l’efficacité du dispo-
          ticle 17 de la même loi.          l’intégrité des tiers ne peut être   sitif.
                                            envisagée indépendamment des
          Parmi ces mesures figure l’obli-  autres composantes du disposi-    En troisième lieu, les diligences
          gation  d’adopter  «  des  procé-  tif  anticorruption  mais  s’inscrit   à  mettre  en  oeuvre  en  fonction
          dures  d’évaluation  de  la  situa-  au  contraire  en  cohérence  avec   du  tiers  considéré  s’inscrivent
          tion des clients, fournisseurs de   ces dernières.                  dans les procédures du code de
          premier  rang  et  intermédiaires                                   conduite,  sous  le  contrôle  des
          au regard de la cartographie des   L’évaluation  de  l’intégrité  des   autorités  managériales.  L’inté-
          risques ».                        tiers  s’appuie  ainsi  sur  les   gration des éléments pertinents
                                            risques  identifiés  par  la  carto-  au code de conduite et l’utilisa-
          Si  l’article  17  de  la  loi  liste  les  graphie  des  risques.  La  carto-  tion  de  celui-ci  par  les  collabo-
          mesures  et  procédures  anticor- graphie  permet  par  exemple     rateurs,  contribue  à  faire  con-
          ruption  à  mettre  en  place  au  d’identifier les secteurs d’activi-  naître  la  politique  anticorrup-
          sein des entreprises, il n’en pré- té,  les  types  de  partenaires  ou   tion de l’organisation auprès de
          cise  ni  le  contenu  ni  la  portée.  les  zones  géographiques  appe-  ses  partenaires,  et  à  diffuser
          Les     recommandations       de  lant  une  vigilance  renforcée. La   auprès d’eux le référentiel anti-
          l’Agence  française  anticorrup- part que représente une relation   corruption  de  l’entreprise,  con-
          tion  (AFA)  publiées  au  Journal  tierce  dans  l’activité  de  l’entre-  tribuant  ainsi  à  sa  communica-
          officiel  du  22  décembre  2017  prise,  l’impact  réputationnel,   tion.
          ont  précisé  le  contenu  de  ces  financier,  stratégique  que  com-
          mesures  et  procédures  anticor- porte  l’engagement  ou  la  pour- Enfin, l’évaluation des tiers s’ar-
          ruption  à  l’attention  des  per- suite de  cette  relation, sont au- ticule avec le contrôle interne et
          sonnes  visées  par  loi  et,  au- tant  de  critères  à  prendre  en  notamment  le  contrôle  comp-
          delà,  à  l’attention  de  toutes  compte.  Ils  s’intègrent  dans  la  table.  Le  suivi  périodique  de  la
          celles  souhaitant  se  prémunir  cartographie des risques de cor- relation  contractuelle  avec  les
          efficacement contre le risque de  ruption  afin  de  déterminer  le  partenaires  peut  en  particulier
          corruption et ses conséquences.  degré d’investigation nécessaire  s’appuyer  sur  les  mesures  du
                                            à appliquer à un tiers, et les me- contrôle  interne  déployées  à
          La mise en place, par une entre-  sures  de  remédiation  à  adopter  l’occasion  de  l’exécution  d’un
          prise,  d’un  dispositif  anticor-  pour  réduire  l’exposition  au  contrat.  De  même,  l’audit  et  le
          ruption  comprenant  une  procé-  risque de corruption. De même,  contrôle  interne  peuvent  con-
          dure  d’évaluation  de  l’intégrité   le référentiel des tiers complète  courir à faire évoluer le disposi-
          des  tiers  procède  donc,  soit   l’identification des risques issus  tif d’évaluation des tiers pour le
          d’une  obligation  légale  soit   de  la  cartographie  des  proces- rendre plus efficace.
          d’une    démarche     volontaire,   sus.
          mais  repose  dans  tous  les  cas
          sur  l’engagement  fort  et  sans   L’évaluation  de  l’intégrité  des   B.    Au-delà  des  effets  posi-
          équivoque  des  instances  diri-  tiers  s’articule  également  avec  tifs  tirés  par  l’entreprise
          geantes.                          l’ensemble  des  autres  compo- qui y a recours, l’évaluation
                                            santes  du  dispositif  anticorrup- des  tiers  permet  de  sécuri-
          Seule  la  conscience  de  la  res- tion.  La  formation  des  collabo-  ser  la  chaîne  contractuelle
          ponsabilité  que  fait  peser  sur  rateurs  -  prioritairement  ceux   et  de  diffuser  l’anticorrup-
          eux un fait de corruption impli- qui sont au contact des tiers les   tion
          quant  l’entreprise  partenaire  plus  à  risque  -  à  la  mise  en
          permet aux dirigeants de mesu- oeuvre des procédures adoptées  Le  mécanisme  d’évaluation  de




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